Homosexualité, Homophobie, mauvaise-foi et Bien-pensance sont les mamelles de la nouvelle équation médiatique en la matière. Dans ce merveilleux monde médiatique, le double critère est de rigueur, et ce qui est facile à reprocher à l'Homme blanc ne l'est jamais lorsque l'ethnie réelle ou supposée n'est plus occidentale.
Vous en voulez une preuve récente? Le sort réservé à Aïrine Fontaine, joueuse de football professionnelle au FC FLEURY 91 et espoir international, qui vient de se faire proprement assassiner par les journalistes à l'issue d'un propos sincère qualifié à tort d'homophobie.
Pourtant la belle a fait preuve de discernement et de précautions. Foot1 et de nombreux autres médias retransmettent une partie importante de ses propos recueillis sur le média religieux chrétien Holy Production qui l'interrogeait de manière piégeuse et orientée sur l'homosexualité dans le football.
La footeuse s'exprimait en ces termes sur une vidéo Youtube qui a été retirée par la suite:
"Comme c’est dit dans la Bible, on sait très bien que l’homosexualité est un péché. Dans le Lévitique, c’est marqué. Après, moi, je ne suis pas dans le négatif. C’est-à-dire que… moi j’encourage justement ces personnes à se battre, à essayer de sortir de ça et surtout à ne pas culpabiliser. C’est sûr que quand on est dans le péché, quand on fait quelque chose de mal, et bah on culpabilise. On a tendance à s’éloigner du bien, on a tendance à se mettre dans un gouffre et l’objectif est de sortir de cette zone en fait. Pour sortir de cette zone, il ne faut pas réagir avec sa chair, avec ce que notre corps nous demande mais plutôt réagir avec le cœur et pas avec la tête, justement. Pour ces personnes, pour les personnes dans l’homosexualité, je voudrais juste leur dire que Dieu les aime toujours. Il ne faut pas croire que Dieu ne les aime pas, que c’est mort ou qu’ils n’arriveront jamais à se rapprocher de lui. Pour moi, c’est un péché. L’homosexualité est un péché."
La FFF - Fédération Française de Football a réagi très rapidement pour condamner très fermement les
"... propos inappropriés d’Aïrine Fontaine dans sa récente interview. Ils vont à l’encontre totale des valeurs de respect et d’inclusion défendues par la Fédération Française de Football."
Une analyse plus approfondie de la réalité s'impose!
Quel est le contexte? Un journal d'obédience religieuse (chrétienne en l'occurrence, ce qui peut changer la donne) interroge une footballeuse qui affiche sa croyance chrétienne. Afficher sa croyance relève du droit de chaque personne.
Ce journal pose une question qui n'a aucun intérêt journalistique et qui relève de la politique pure : la présence de l'homosexualité dans le football féminin.
Glaucome médiatique : La sphère médiatique reproche à Aïrine Fontaine son opinion religieuse, qu'elle exprime dans son contexte strictement religieux : l'homosexualité est un pêché. Mais la sphère médiatique, dans une cécité volontaire, ne s'interroge pas sur la responsabilité du journaliste qui engage son invitée sur un chemin piégeux, et qui lui pose une question qui aurait du être censurée ab-initio car sans hors de propos!
Aïrine Fontaine se décrit comme une femme chrétienne très croyante. Sa position religieuse est donc naturellement fondée sur sa foi, laquelle est issue d'un ensemble de texte immuables, dont le Lévitique (partie de la Thora, emprunt du catholicisme au judaïsme). C'est un fait que personne ne peux nier: au sens religieux l'homosexualité s'inscrit dans un acte qualifié de pêché chez les chrétiens, ou d'impur chez les juifs et les musulmans.
Et Paul dans son épitre aux Corinthiens 6.9-10 tient des propos particulièrement durs :
"9 Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, V. 10–11: cf. Ép 5:3–8. Col 3:5–10. Tit 3:3–7.
10 ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu."
Homosexualité féminine ? On pourrait gloser longuement sur le fait que le texte du Lévitique n'invoque que les rapports charnels entre deux hommes, laissant pudiquement de côté les rapports charnels entre deux femmes, qui ne sont pas concernés à priori. Tout aussi longuement serait-il possible de considérer que l'Epitre aux Corinthiens ne concerne pas les femmes, puisqu'il ne vise que les "efféminés".
Sur cet aspect particulier il est loisible de dire que Aïrine Fontaine a juridiquement tort au regard du droit canon. Mais ce serait faire peu de cas précisément de la jurisprudence théologique qui assimile l'homosexualité féminine à celle masculine. Tous égaux pour le coup.
La vérité est ailleurs! Le scandale n'est pas dans l'affirmation par Aïrine Fontaine d'un interdit religieux. Il existe d'autres comportements que les religions qualifient de péché, tels l'adultère, ou le prêt à intérêt, et qui ont été acceptés et normalisés dans la société moderne. Il n'est qu'à regarder nos dirigeants, dont la fidélité conjugale est très fortement conflictuelle. Le scandale est en tout premier lieu dans l'induction anormale de la question religieuse par le journaliste chrétien dans un contexte qui n'est pas religieux. La sphère du religieux n'a pas le contrôle du sport, amateur ou professionnel! Si une responsabilité devait être recherchée ce serait celle du journaliste qui a eu l'idée de poser cette question, sachant qu'elle engendrerait une réponse obligée en corrélation avec la foi de la personne interrogée.
Double critère: Par ailleurs j'observe avec délicatesse que la médiasphère s'enflamme très vite contre un propos sincère d'une femme chrétienne, mais qu'elle est bien silencieuse lorsque des joueurs professionnels refusent de porter le maillot arc-en-ciel dans le cadre du week-end de lutte contre l'homophobie en mai 2023 Football Ligue 1 - Homophobie : Olivier Rouyer a « peur » en écoutant L’Equipe du Soir - Foot 01
Les seuls footballeurs ayant refusés étant ceux qui se revendiquent notoirement de la religion musulmane. Les plus courageux expliquant leur refus par le fait que l'homosexualité est un "délit" dans leurs pays d'origine! Pays où la Charia (droit religieux) tient office de droit civil et de droit pénal. Traduction : Si c'est un délit c'est parce que c'est un péché! CQFD.
Définition de l'homophobie : En définitive il faut revenir à la définition de l'homophobie. L'Homophobie, au sens pénal, c'est le fait d'induire une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle d'une personne, ou d'inciter à la haine de cette personne en raison de cette orientation réelle ou supposée. Au même titre que le racisme c'est la discrimination et l'incitation à la haine.
Rien dans les propos d'Aïrine ne donne à penser à une quelconque incitation à la haine contre les personnes homosexuelles, ni à une quelconque discrimination. Au contraire son propos est très humain, remplis de commisération : elle n'incite pas au changement mais au respect de soi. Elle appelle la personne homosexuelle à s'aimer et à s'affirmer et à ne pas succomber à la culpabilisation. Son propos est très proche de celui des officiels de la chrétienté qui n'appellent (plus) à l'interdiction de la pratique homosexuelle, mais à l'acceptation de soi et d'autrui. Ce n'est certainement pas de l'homophilie, mais ce n'est certainement pas de l'homophobie.
Opinion religieuse et délit d'opinion? Dire qu'un acte homosexuel est pêché, ce n'est pas de l'homophobie. C'est une opinion religieuse. Cette opinion religieuse relève d'un corpus de droit religieux.
On peut être en désaccord avec une religion. Mais on ne peut pas discriminer les gens en fonction de leur religion réelle ou supposée. Ce serait du racisme.
Si Aïrine Fontaine était sanctionnée par la FFF ou par son club en raison de ses propos, elle serait fondée à les poursuivre pénalement pour une discrimination fondée sur ses opinions religieuses. Et je ne doute pas qu'un juge trouverait son action légitime.
Il faut parfois que le serpent se morde la queue, pour éviter de trop se moquer du monde.
Ariel DAHAN pour 2kismokton!